[Être prof] Comment aimer encore plus son travail ?

C’est une grande question qui me trotte dans la tête depuis quelques temps : comment faire pour que le travail ne soit pas toujours monotone ? Pour l’aimer encore plus ou pour l’aimer, tout simplement… Cet article est donc bien moins pessimiste que le dernier (Enseigner ou ne plus enseigner, telle est la question).

La réponse pour moi est assez simple : le diversifier !
Enfin, simple, c’est un grand mot… Quand on travaille dans l’enseignement et qu’on a deux branches enseignables, comment faire pour ne pas tourner en rond ?

Il y a plusieurs options, mais tout n’est pas vraiment accessible durant les premières années d’enseignement (et peut-être même jamais).

  1. Impensable, par exemple, de devenir directrice ou encore doyenne !
    1) J’ai trop peu d’ancienneté.
    2) Et c’est un boulot probablement trop détesté. Comment fait-on pour encore avoir des contacts amicaux avec ses collègues, lorsqu’ils sont tous devenus subalternes… ? En plus, trop de paperasse et de problèmes.

    Le Jardin d'Alysse - direction

    Le Jardin d’Alysse – direction

  2. Difficile aussi de jouer au médiateur.
    1) Il faut d’abord repasser par la HEP. Ah non, j’ai déjà donné !
    2) En plus, c’est un job un peu déprimant… Comment faire pour bien dormir le soir quand un élève vous raconte ces pires soucis ou angoisses ! J’ai déjà bien assez avec mes propres problèmes d’appartement… Ce mauvais film continue.

    Maret Le Miblog - Médiation scolaire

    Maret Le Miblog – Médiation scolaire

  3. Pas très motivée non plus par des enseignements payés au rabais : cuisine, dessin, etc.
    1) Je serai donc moins bien payée (je ne comprends pas vraiment pourquoi…).
    2) Et puis, je me rappelle trop bien de mes cours de cuisine lorsque j’étais moi-même à l’école, pour oser être de l’autre côté de la barrière. Je ne voudrais pas être celle à qui on met de grosses gousses d’ail dans son gratin… (Je vous jure que je n’y étais pour rien !)

Pas besoin d’écrire encore sur le secrétariat ou le nettoyage pour dire que tout n’est pas accessible ou enviable.

Toutefois, j’ai découvert, lors de notre dernière conférence des maîtres, le petit plus qu’il manquait à mon cahier des charges : le Mentorat. Mais qu’est-ce que c’est ?

L'élève Ducobu

Le Mentorat, c’est un programme que je vais monter dans mon école et que je superviserai tout au long de l’année. Le Mentorat, c’est une petite organisation qui permet aux élèves qui ont des difficultés d’obtenir un soutien de la part d’élèves qui ont des facilités dans une ou plusieurs branches.

« Tu es en difficulté dans une branche et tu souhaites progresser. Tu penses que l’aide d’un camarade pourrait faire l’affaire. Alors le mentorat est là pour toi ! »

Le principe est assez simple. Il y a deux parties : les mentors et les mentorés. Les mentors sont ceux qui aident et les mentorés ceux qui demandent de l’aide. En début d’année prochaine, le projet sera présenté dans toutes les nouvelles classes de l’établissement.

Les élèves qui ont envie de devenir mentors et ceux qui ont besoin d’aide remplissent ensuite un petit questionnaire. Les mentors me disent dans quelle branche ils sont à l’aise (ils doivent avoir une moyenne supérieure à 5 et l’enseignant responsable doit me confirmer qu’il a effectivement les moyens de devenir mentor) et les mentorés m’indiquent les cours pour lesquels ils ont besoin d’aide. Sur la base de ces informations, je formerai les groupes de deux, afin qu’ils puissent travailler ensemble. Chaque partie s’inscrit pour une session de 5 périodes de 45 minutes renouvelables. L’élève mentor doit alors expliquer un thème grammatical, par exemple, et/ou entraîner l’élève qu’il coache. Il peut être aidé par les enseignants de branche, qui proposent quelques fiches d’exercices supplémentaires. Pour chaque branche principale, je vais d’ailleurs constituer un classeur que je pourrai ensuite utiliser en complément.

Pour ma part, en plus de toute la partie administrative, je fais en sorte que le mentorat se passe bien et je vérifie les progrès des élèves. A la fin des 5 séances, le mentor et le mentoré reçoivent une attestation prouvant le travail qui a été effectué. Sur cette base, le mentor pourra être payé.

En fait, le mentoré paie 25 frs pour les 5 périodes et le mentor reçoit 50 frs à la fin de la session. La différence est prise en charge par l’école.

J’imagine que vous n’avez pas trop de peine à voir les avantages d’une telle organisation pour les élèves.

Et pour moi, c’est une diversification réussie !

jack heureux

Enfin bref, si vous avez envie d’en savoir plus, n’hésitez pas à me contacter.

2 Comments

  • Cavali'Erre

    24 septembre 2015 at 0 h 54 min

    Ça a l’air bien sympa comme idée, mais je crois que tu devrais nous faire un article sur le système scolaire suisse, parce que j’ai pas tout compris 🙂 Il y a différents profs pour différentes matières dès la primaire? (Cuisine, vraiment? ) Et 5, c’est une bonne note? 😀

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    • Entre vous et moi

      24 septembre 2015 at 7 h 10 min

      Ah oui, c’est vrai que je n’ai pas eu l’idée de préciser pour mes amis européens. Shame on me !

      Petit rappel pour vous :

      – En Suisse, les notes vont de 1 à 6, 6 étant la meilleure note. Nous ne sommes pas sur 20 🙂
      – Lorsque je parle des 7-8, en effet, ce sont des élèves de fin de cycle primaire. Ceux-là, n’ont pas la cuisine. Mais dès la 9e (12-13e) et jusqu’en 11e (secondaire I), les élèves peuvent choisir des options comme la cuisine, les travaux manuels, les math-physique, le latin, le grec, etc.
      – Et oui, déjà en fin de primaire, les enfants peuvent avoir différents enseignants selon les matières. Typiquement pour les langues, ils cherchent des enseignants spécialisés.

      Est-ce que c’est un petit peu plus clair ? 🙂

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